Implantation de bandes riveraines dans le bassin versant du Lac St-Paul à Bécancour

Mise en contexte​

Le lac Saint-Paul, situé à Bécancour, est bordé au nord par la réserve écologique Léon-Provancher et il constitue un écosystème d'une grande biodiversité ichtyologique. Certaines espèces en péril ou vulnérables y ont été inventoriées, dont le mené d'herbe, en plus d’une espèce dite préhistorique, le poisson-castor. Ce lac est également un habitat privilégié pour la perchaude.
 
Or, le lac Saint-Paul est en proie à plusieurs pressions qui compromettent son intégrité. Il montre des signes de dégradation, notamment par la présence de fleurs d’eau de cyanobactéries. Des événements de forte mortalité de poissons ont également été recensés. Le fait que le lac Saint-Paul est peu profond (1 à 3,5 mètres), que sa zone inondable soit occupée par une agriculture intensive et qu'il reçoive de l'eau de plusieurs tributaires à vocation agricole fait en sorte qu'il est très vulnérable à la pollution agricole.


Le suivi de la qualité de l'eau de différents tributaires du lac en milieu agricole indique qu'il y a des apports trop importants en phosphore. En effet, des échantillons prélevés ont des teneurs en phosphore jusqu'à 26 fois plus élevé que le critère de qualité de l'eau établi par le ministère de l'Environnement pour la préservation de la vie aquatique. Également, les échantillons présentent de grandes quantités de matières en suspension au printemps et à l'automne, ainsi que d'importantes quantités de coliformes fécaux. Ces données confirment que l'agriculture a un impact négatif important sur la qualité de l'eau du lac Saint-Paul.


La caractérisation des bandes riveraines faite au début du projet montre qu'elles étaient très étroites, voire absentes, à plusieurs endroits.

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Objectif

L’objectif de ce projet est l’amélioration des bandes riveraines dans les tributaires du lac Saint-Paul. 

La végétation en bordure de cours d'eau aura un impact positif sur la qualité de l’eau par la rétention des nutriments et des sédiments, mais aussi sur le paysage. Les retombées sur les habitats fauniques et aquatiques sont nombreuses :

  • diminution des matières en suspension qui colmatent les frayères,
  • corridors de déplacements pour la faune,
  • ombrage sur les cours d’eau pour une température plus favorable,
  • implantation d’espèces d’arbustes qui favorisent les pollinisateurs, etc.


Avancement du projet​

2017

À l'automne 2017, 9 kilomètres de bandes riveraines ont été implantés dans des cours d'eau tributaires du lac Saint-Paul. La plantation de 9000 arbustes a été réalisée. 


2018

En 2018, 16 kilomètres de bandes riveraines ont été implantés, dont 6 au printemps et 10  à l'automne. 18 000 végétaux ont été plantés cette année-là.


2019

En 2019, 20 kilomètres supplémentaires de bandes riveraines ont été implantés, dont 13 au printemps et 7 à l'automne. Un total de 17 000 plants répartis entre 9 espèces indigènes ont été plantés. 


2020 à 2022

Un suivi des bandes riveraines a été effectué au cours des années 2020 à 2022. Un peu plus de 50 km de bandes riveraines ont été parcourues au cours de ces années (certaines portions ont été visitées plus d'une fois) et plus de 250 balises ont été installées pour augmenter la visibilité des bandes riveraines. 


Les principaux constats de ce suivi sont que:

- Le taux de survie des multicellules 15 et des pots d’un gallon sont similaires;

- Les espèces qui ont le mieux performé sont la viorne (Viburnum sp.), le cornouiller soyeux (Cornus sericea), la spirée (Spirea sp) et l’aronie à fruits noirs (Aronia melanocarpa);

- Au cours de ce projet, plus d’une centaine de producteurs ont pu être sensibilisés au bien fait des bandes riveraines et de leur utilité.​​​
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Nous tenons à remercier les agriculteurs concernés pour leur implication dans le projet.​

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